Bon anniversaire Mademoiselle From Armentières !
Le 23/11/2015 à 13h24 par Valentine Bouchez
Résumé

« Mademoiselle From Armentières, parlez-vous... »

C'est ainsi que commence la chanson qui rendit Armentières célèbre auprès des soldats du Commonwealth durant la Première Guerre mondiale.

Des milliers de soldats britanniques se trouvent à Armentières depuis octobre 1914. Le front est en effet à seulement quelques kilomètres du centre ville. Lors de leurs permissions, les soldats fréquentent les salons de thé, cafés et estaminets de la ville. C'est dans l'un d'entre eux que fut composée cette chanson, en mars 1915, il y a tout juste 100 ans.

 

A quelques pas des établissements Mahieu, rue de la Gare, se trouve le « Café de la paix » tenu par Léon Laporte. Inspiré par une serveuse du café qui supporte mal certaines remarques des clients, un soldat anglais écrit les quatre premiers vers de cette chanson, qui en connaîtra plusieurs centaines par la suite.

 

Publicité pour le Café de la Paix présente dans

l'annuaire Ravet-Anceau de 1914 (Référence : bibliothèque n°266)

 

Le soldat auteur des paroles se nommait Edward Red Rowland. Artiste de music-hall, celui-ci s’était engagé dans l’armée britannique et fut affecté avec le grade de sergent à une unité chargée de distraire les troupes. Au départ, la chanson aurait été chantée sur la mélodie bien connue de « Sous les ponts de Paris » mais elle trouva rapidement un compositeur en la personne de Gitz Ingraham Rice, lieutenant canadien engagé. Sa musique originale aurait été la reprise d’une ancienne chanson de l’armée des Indes nommée « Skibboo ».

 

Jeanne Lescornez, Bernadette Verbeque et Marie Lecocq ont toutes trois été des « Demoiselles From Armentières ».

  • La première, Jeanne Lescornez, fut choisie en 1928 par le « Mémorable Order of Tin Hats », composé de combattants britanniques et établi en Afrique du Sud, pour devenir leur patronne et « dont l’image vénérée entretiendrait, dans leurs cœurs, le souvenir ému de leur séjour en France ».
  • La deuxième, Bernadette Verbeque, se maria à Melbourne après la guerre avec un sergent australien de la troisième division d’artillerie. Elle est représentée sur l'œuvre « Notes de Guerre » de Christine Canetti, réalisée à l'occasion du 80e anniversaire de l'armistice en 1998 et dédiée à la souffrance des femmes à Armentières pendant la Grande Guerre. Cette œuvre est visible à la Maison Debosque au 29 rue Jean Jaurés.
  • La troisième, Marie Lecocq, serait la fameuse serveuse du Café de la Paix qui aurait inspiré la chanson d’après une enquête réalisée en 1964 par Monsieur Mulchrone, journaliste au Daily Mail.

 

Cette chanson sera interprétée tout au long du siècle par de multiples artistes dont notamment Frank Sinatra en juillet 1945 et bien sûr Line Renaud en août 1952. Elle est également chantée dans plusieurs films tels que « For me and me Gal » avec Gene Kelly et Judy Garland, « Riche, jeune et jolie » avec Danielle Darrieux et « Beneath Hill 60 » (Les commandos de l'ombre), film australien, où l'on voit des troupes australiennes et britanniques proches du front d'Armentières en train de chanter « Mademoiselle From ».

 

Nous conservons aux Archives municipales trois boites (références : 1903, 1904 et 1905) remplies de correspondance et de coupures de presse relatives à l'histoire de cette chanson et à tous les projets qui s'en sont inspirés : reprises et adaptations, statues, poupée, etc.

 

Retrouvez sur Youtube Mademoiselle From Armentières interprétée par Line Renaud.

 

 

Deux documents conservés aux Archives municipales d'Armentières

Références : 1903, 1904 et 1905

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