Napoléon à Armentières
Le 04/05/2021 à 17h08 par Archives municipales
Résumé

A l’occasion du bicentenaire de la mort de Napoléon, le 5 mai 1821, les archives vous proposent un petit focus sur la visite de l’empereur à Armentières.

En 1802, Napoléon Bonaparte est nommé Premier Consul de France. Début 1803, le consul se rend à Dunkerque en passant par Lille et s’arrête dans les villes qu’il traverse. Le 17 juin, il passe à Armentières avec son état-major. La visite est courte mais toute la ville est en fête, le carillon sonne. Bonaparte traverse les principales rues en voiture et passe en revue les confréries d’arbalétriers et les militaires blessés du canton. Il passe également par la foire aux chevaux organisée par le maire Joseph Bayart.

 

 

LANGLOIS Jérôme Martin, d’après DAVID Louis, Le premier consul franchissant le mont Saint-Bernard, 20 mai 1800, 1er quart du 19ème siècle, Musée du château de Versailles

 

En 1804, Bonaparte devient Napoléon 1er empereur. En 1810, âgé de 40 ans et n’ayant pas de descendant, il répudie sa femme Joséphine pour se remarier le 1er avril avec l’archiduchesse d’Autriche Marie-Louise. Au mois de mai, il repasse à Armentières en se rendant à Anvers, accompagné de la jeune impératrice et d’une suite nombreuse. Il est à son apogée. Les rues sont décorées, le couple impérial passe en carrosse. Sur la Grand Place avait été dressé un temple de l’hymen dédié à l’amour, allusion subtile au récent mariage de l’empereur. Le temple se composait, selon les chroniques, de huit colonnes disposées en forme semi-circulaire, ornées de chapiteaux et de guirlandes de lauriers. Des groupes de jeunes gens en uniforme de la garde nationale portaient des drapeaux aux couleurs de la maison d’Autriche et de la France, symbolisant l’alliance entre les deux nations. L’empereur fût reçu en grande pompe dans le grand salon de l’hôtel de ville. Il attribua la croix de chevalier de la Légion d’Honneur au maire Joseph Bayart, devenu ardent bonapartiste. Napoléon aurait dit au maire « Eh bien Bayart, avez-vous toujours d’aussi beaux chevaux ? »

 

 

DAVID Louis, Portrait de Napoléon en costume impérial, 1805, musée des Beaux-Arts de Lille

 

La municipalité est en grande admiration devant la figure de l’empereur. Dans une séance du 17 Messidor An XII, le Conseil municipal décide que le passage du 1er Consul fera époque dans la commune et qu’un buste sera érigé dans la grande salle de réception de l’hôtel de ville.

Le 14 mai 1808, le Conseil municipal vote un budget de 6000 francs pour ériger un monument avec le buste de Napoléon au quai aux grains (place des Halles) qui prendrait le nom de quai Napoléon.

 

Le 16 février 1812, une pétition est envoyée au préfet du Nord pour modifier les armoiries de la ville. Le Conseil municipal veut y faire figurer le temple de l’hymen dans un des quartiers du blason. Mais l’image de Napoléon palissant déjà, le projet est abandonné. En effet, les conquêtes de territoire et la levée d’hommes pour ses armées attisent le mécontement du pays. Après une défaite militaire, il abdique le 6 avril 1814.

 

Le 14 avril 1814, dans une nouvelle délibération, le Conseil municipal, toujours présidé par Bayart, « adhère solennellement à la déchéance de Napoléon et à l’abolition de l’hérédité dans sa famille et exprime le désir de voir commencer le règne de Louis Stanislas Xavier, frère du dernier roi, qui assure à la France la paix et le bonheur. »

 

 

Délibération du 14 avril 1814

 

En 1853, nouveau revirement, le Conseil vote un budget de 300 francs pour l’érection d’un monument à l’empereur à la ville de Lille.

 

 

Délibération du 8 février 1853

 

La figure de Napoléon n’en finit décidément pas de faire parler d’elle !

 

 

 

Tiré de Gustave Lambin, Histoire d’Armentières de ses origines à 1934, 1934.

 

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