Le musée disparu d'Armentières
Le 26/02/2021 à 13h51 par Archives municipales
Résumé

Saviez-vous qu’Armentières était autrefois dotée d’un musée municipal qui abritait des œuvres de grands noms de la peinture ?

 

A la fin du XIXème siècle, Armentières bénéficie, comme beaucoup d’autres communes, de dépôts d’œuvres d’art de la part du musée du Louvre ou encore du Centre national des arts plastiques (CNAP). Parmi ces œuvres se trouvent des grands noms de la peinture française : Lapito, Cabanel, Couder…

 

 

Inventaire des œuvres déposées par le ministère de l’instruction publique à Armentières entre 1876 et 1885. Les tableaux de Ingres, Rubens, Raphaël sont plus probablement des gravures d’après l’original – Archives municipales d’Armentières.

 

La ville reçoit également en don des collections de peintures, sculptures, médailles de la part de familles armentiéroises mais aussi de la famille Rothschild.

 

 

Inventaire des œuvres données par le baron Alphonse de Rothschild à la ville d’Armentières – Archives municipales d’Armentières.

 

 

A défaut d’un véritable musée municipal, les œuvres sont exposées dans l’hôtel de ville : salon, salle des colonnes, cabinet… En tout c’est plus d’une centaine d’œuvres qui ornent les couloirs et les murs de l’ancien hôtel de ville.

 

Pendant la Première Guerre mondiale, beaucoup de musées et d’institutions français bénéficient de plans de sauvegarde de leurs collections : soit par l’armée allemande qui rapatrie les œuvres vers l’Allemagne, soit par l’administration des Beaux-Arts qui évacue les œuvres vers les régions épargnées. C’est ainsi que les tableaux de l’église Saint-Vaast sont transférés vers Abbeville.

 

 

Statues évacuées de l’église Saint-Vaast par l’armée britannique en avril 1918 - Gallica

 

Le musée d’Armentières semble avoir fait exception à ces mesures de protection. En effet, à ce jour, aucun élément d’archives n’a permis de retrouver les œuvres. Les archives de l’administration des Beaux-Arts, dont les actions sont pourtant bien documentées, n’ont pas permis de prouver que les œuvres aient pu être évacuées vers d’autres régions. La correspondance du maire Henri Chas tout au long de la guerre évoque bien une évacuation des archives de l’hôtel de ville en 1917 mais ne mentionne pas le sort des œuvres. Enfin dans les dossiers de dommages de guerre ne figure qu’une petite dizaine d’œuvres estimées perdues ou disparues dans la destruction de l’hôtel de ville. On y retrouve le Cabanel mais nulle trace des autres tableaux de maître… ce qui laisserait une lueur d’espoir sur le fait qu’ils aient pu être sauvés avant le bombardement de l’hôtel de ville en 1918….

 

 

 

Les ruines de l’hôtel de ville en 1918 – BDIC, La Contemporaine

 

 

Extrait du dossier de dommages de guerre de l’hôtel de ville – Archives municipales d’Armentières

 

Alors, peut-être un jour, tomberez-vous sur des tableaux cachés entre 2 cloisons lors de travaux dans votre maison ou lors du rangement de votre grenier familial.…​​​​​​​

 

 

 

Informations complémentaires

 

Institut national d’histoire de l’art, les collections Rothschild dans mes institutions publiques françaises, Armentières le musée municipal : Armentières, musée municipal - INHA

 

 

Collection du centre national des arts plastiques, notice du tableau de Cabanel « Les naufragés sur les côtes de Bretagne », 1877, indiqué en dépôt à la mairie d’Armentières depuis le 12 mars 1879… : | Cnap

 

 

Merci à Mélanie Budin du musée du Louvre et à Laura de Fuccia de l’INHA pour leurs recherches

 

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